Bon, voilà, c’est Lundi, youhouou ! Week 2.
Et puis cette fois-ci, on sent bien qu’on est parti pour le « long run ». Autant la semaine dernière avait un goût de nouveauté un peu rigolo, autant là, ça sent l’ennui à plein nez.
C’est vrai, quoi, les premiers jours, on explore une nouvelle façon de vivre, tout le monde est à fond sur Zoom, on improvise les rencontres en ligne depuis les cours de théâtre jusqu’aux apéros, même les Français découvrent la solidarité et se mettent à applaudir le personnel sanitaire au balcon à 20 heures, ça fait chaud au cœur.
On parle avec des potes avec qui on n’avait pas eu le temps d’échanger depuis des mois. On se dit ouahou, on va pouvoir lire tous les livres, écouter tous les podcasts, voir tous les films, c’est comme des vacances magiques que tout le monde prend en même temps et on kiffe ! On va apprendre toutes les danses latines, faire du work-out de malade et être gaulé.e.s compet pour l’été ! On fait des crêpes et du riz au lait. C’est la boulimie de la méditation, l’indigestion du post mindful « If you can’t go outside, go inside »
Bon là, c’est week 2 et la routine du rien s’installe.
Lundi 23 Mars, je me réveille et je me dis : à quoi bon me lever ?
C’est vrai, quoi, qu’est-ce qui m’attend ? Ma boss est en vacances pour 2 semaines. Je bosse à mi-temps de toute façon et tout le monde est au ralenti alors pourquoi se stresser ?
Je me coiffe un minimum pour un skype à 10 heures, après quoi je retourne me coucher. Je me cache sous la couette et j’attends. Quoi ? Je sais pas.
J’en ai marre de bouffer des pâtes mais j’ai pas non plus envie de sortir pour me faire engueuler par des flics ou aller au Casino avec un masque et tout le monde à un mètre de distance. Donc je reste dedans et je commence à sauter des repas. Quand on petit déjeune à midi et que l’on déjeune à 5 heures, finalement à quoi bon dîner ?
Carrie Mathison évolue toujours dans un Pakistan décidément très marocain (les inscriptions au mur en arabe dans un pays qui parle urdu ou farsi, çà ne choque personne ? la meuf des services secrets pakistanais avec un accent indien non plus ? c’est bon je me rendors alors) et je pense un instant postuler à la DGSE histoire de moins m’emmerder.
Je passe ma journée (enfin les quelques heures que je passe éveillée) sur LinkedIn à rechercher tous les nouveaux jobs que je pourrais faire à l’autre bout du monde histoire de me donner l’illusion que ma vie peut encore changer. J’ai peur de sortir de cette quarantaine et de me retrouver dans une vie fade, moyennement satisfaisante, confortable et sans saveur, où tout est OK mais rien n’est vraiment kiffant et de continuer ainsi jusqu’à ma mort.
Alors pour anesthésier ces pensées pas vraiment folichonnes, je fais du binge-watching jusqu’à 4 heures du mat, c’est pas comme si on devait se lever demain, non ?
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