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Délivrance

Je ne sais plus si nous sommes toujours en quarantaine ou non. On commence à pouvoir bouger tout en restant dans cet état flottant et irréel de transition.


Après trois semaines chouchoutée par ma maman d’adoption, j’ai loué un gite pour finir cette quarantaine entre amis. Ca fait du bien d’être ensemble, de prendre la voiture à travers les montagnes verdoyantes, de se ballader au soleil, de faire des bons petits plats.

De vivre ensemble aussi sur un même pied d’égalité. Je ne suis pas chez quelqu’un que je peux gêner à tout moment. Je n’ai pas le risque de me faire dégager (a priori).

Donc de l’extérieur, tout va mieux.

A l’intérieur, c’est une autre histoire. A l’intérieur, c’est tout fouillis et tout triste aussi. A l’interieur, j’ai très envie de pleurer. Comme une grosse pierre noire qui m’immobilise et m’empêche de penser.

Parfois j’ai l’impression que ce confinement m’a achevée et que même si c’est un peu fini, l’impact est toujours en moi.

Comme si j’avais été prise dans un broyeur.


Je ne sais pas trop de quoi j’ai envie pour ma vie d’après. Je me sens comme un zombie qui vient de se réveiller d’un mauvais rêve.

Honnêtement je ne sais pas ce qui a été le plus dur pour moi.

La privation de liberté.

L’immobilité forcée.

La solitude et l’isolement social.

L’imposition de l’autorité de la famille, du travail et de l’Etat.

La surprécaution face à une menace extérieure.

Le contrôle total de ma vie, de mes relations, voire de mes pensées.

C’est comme un bad trip qui dure huit semaines et dont je ne me suis pas encore remise.

Comme revivre tout ce que j’ai détesté de mon enfance quand je pensais plus jamais çà.

Moi, j’ai grandi en confinement.

16 ans dans une maison isolée à la campagne avec un père violent et une mère ultra anxieuse.

Mon trauma à moi. Leurs problèmes dans ma gueule. Alors que moi j’avais rien demandé.

Ma seule socialisation était l’école. J’avais rarement le droit de sortir au cas où il m’arrive quelque chose. Je n’avais pas mon mot à dire. J’étais loin de tout et de tous. J’ai grandi en lisant des millions de livres alors que je crevais d’envie d’être avec des gens. J’ai grandi sans avoir le droit d’aller toute seule en vélo où que ce soit ou de passer la nuit chez des copines. Je parlais à des amis imaginaires. J’ai grandi seule et décalée, isolée. Quand j’ai commencé à m’amuser un peu, j’ai été sortie fissa de l’internat et rapatriée au bercail chaque nuit. Dans ma tête, il se passait tellement de choses. J’en suis partie en me disant, plus jamais çà. Ma liberté, personne ne me la reprendra. On ne m’enfermera plus jamais.

Et puis le covid est passé par là…

Tous les traumas qui ressurgissent, les colères enfouies, les peurs oubliées.

Ma santé mentale m’inquiète étant donné mon patrimoine familial…

Pendant ce confinement, il y a eu beaucoup d’idées noires, beaucoup d’envies suicidaires, beaucoup de tristesse et de désespoir. Constater mon incapacité à être heureuse toute seule, voire mon incapacité à être heureuse tout court. Perdre l’espoir qu’un jour, ça ira mieux, qu’un jour, je serai en paix. Toutes ces voix dans ma tête, tout le temps. Qui jugent, comparent, analysent, font douter et paralysent.


Alors bien sûr, la présence de Maité qui s’occupe de moi comme sa fille et puis les amis qui sont là me rassurent mais je sais que cela ne durera qu’un temps. Ils ont leur vie, leur maison, leurs buts, leurs objectifs. Ils sont indépendants émotionnellement. Ils vont et viennent. Et même entourée, je me sens comme la petite fille qui a désespérément besoin d’être vue, entendue, aimée, rassurée.

J’envie ceux qui ont réussi à trouver un partenaire et à créer une famille. Je me dis que çà ne m’arrivera pas, que çà ne m’arrivera plus, qu’il est trop tard et ce deuil immense me parait trop lourd à porter.

Désormais je ne sais pas de quoi j’ai envie pour le reste de ma vie solo. A court terme, je crève d’envie que quelqu’un me prenne dans ses bras, me fasse l’amour et reste avec moi au moins jusqu’au lendemain. A moyen terme, aucune idée. Acheter un appart à Barca? Faire un enfant toute seule? Partir voyager et ne jamais revenir? Monter mon propre business quelque part? Ecrire un livre? Je ne sais pas. Envie de rien sauf de cariño.

Le sentiment que ma vie manque cruellement de sens.

Alors je me laisse vivre, au moins pour l’été. Voir les amis qui m’ont si cruellement manqué.

Déjà durant ces deux semaines de parenthèse enchantée qui me réconcilient presque avec l’Ariège. Comme c’est rassurant de savoir qu’il y aura des gens chez soi quand on rentre. De manger ensemble, d’inviter les amis de Toulouse et de Bordeaux à nous rendre visite, de danser, de chanter, de rire. De redéfinir pour la centième fois le concept du chulo. De remonter à cheval, de retrouver le bouquiniste de mes 15 ans dans les ruelles de Foix, de se baigner à la grotte du Mas d’Azil.

De marcher jusqu’à la cascade d’Ars dans les Pyrénées, de redécouvrir les belles montagnes du Couserans, de se goinfrer de coeurs de canard et de Bethmale pour soigner notre cholestérol, de faire des blind tests générationnels qui m’étiquettent fan de Françoise Hardy, de prendre le soleil au milieu des ânes, de courir au supermarché local afin de se réapprovisioner en rosé avant la fermeture, de faire des feux de bois, de se raconter nos vies jusqu'au bout de la nuit, de rêver que ça ne finisse jamais.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin (pourquoi?) et comme j’ai déjà abusé de l’hospitalité de tout le monde, j’arrive à trouver le premier covoiturage du trimestre pour enfin passer la frontière vers l’Espagne.

C’est avec des étoiles dans les yeux que je retrouve Barcelone, ses terrasses, sa nonchalance, son hédonisme. Le soleil m’accueille dans une ville active mais pas bondée, sans touristes, le rêve.

On prend un verre sur la plage avec ma coloc et on se raconte les potins de ces derniers mois tellement bizarres.

A quel moment on a tous décidé dans nos têtes que le lien social était plus important que le reste et que nous ne voulions le sacrifier pour rien au monde.

Je revois les amis et çà fait du bien. Barcelone passe en phase 2 demain et l’Espagne sortira probablement de l’état d’alarme le 22 juin.

Petit à petit, nous retrouvons notre liberté. Comment allons-nous l’utiliser? Quelles sont les decisions auxquelles vous allez vous tenir? Quelles sont vos envíes pour le monde d’après?

Racontez-moi, je suis curieuse.


Moi, je dois apprendre à apprivoiser cette tristesse au coeur de ma poitrine et faire la paix avec ce sentiment de solitude éternelle.

Ou alors je mettrais le feu à Tindr.

On verra bien. Je vous embrasse fort. Oh jamais, hein!


Caminante, son tus huellas

el camino y nada más;

Caminante, no hay camino,

se hace camino al andar.

Al andar se hace el camino,

y al volver la vista atrás

se ve la senda que nunca

se ha de volver a pisar.

Caminante no hay camino

sino estelas en la mar.

Antonio Machado


(Merci Anna!)


Chambao <3


No, no sé que es lo que quieres decir Tampoco sé lo que esperas de mí Y entre tanto sigo aquí, me quedo aquí Agáchate, cuida que esta pena No te dure demasiado Sorprendente, y aprende a volar Intenta volar en los espacios cerraos Recuérdate que lo que sube Rápido cae en picao Que me duele verte así Y no se ya como ayudarte Que quiero lo mejor pa' ti Y quisiera poder abrazarte Que me duele verte así Ya no se ni como ayudarte Que quiero lo mejor pa' ti Y quisiera poder abrazarte Abrazarte

Si, si la cabeza no para de girar Si sientes que la fuerza se te va Y siempre tiene gana de escapar, de escapar Anímate, a crecer en la vida En esta vida que te ha toca'o Reinvetate y siente la alegría De los que están a tu lado Levántate sin echar cuenta De las veces que has tropezao Que me duele verte así Ya no se ni como ayudarte Que quiero lo mejor pa' ti Y quisiera poder abrazarte Que me duele verte así Ya no se ni como ayudarte Que quiero lo mejor pa' ti Y quisiera poder abrazarte Abrazarte. Y quisiera, y quisiera poder Ay abrazarte, abrazarte Que me duele verte así Ya no se ni como ayudarte Que quiero lo mejor pa' ti Y quisiera poder abrazarte Que me duele verte así Y no se ya como ayudarte Que quiero lo mejor pa' ti Y quisiera poder abrazarte Abrazarte


If I ever feel better


They say an end can be a start Feels like I've been buried yet I'm still alive It's like a bad day that never ends I feel the chaos around me A thing I don't try to deny I'd better learn to accept that There are things in my life that I can't control They say love ain't nothing but a sore I don't even know what love is Too many tears have had to fall Don't you know I'm so tired of it all I have known terror dizzy spells Finding out the secrets words won't tell Whatever it is it can't be named There's a part of my world that' s fading away

You know I don't want to be clever To be brilliant or superior True like ice, true like fire Now I know that a breeze can blow me away Now I know there's much more dignity In defeat than in the brightest victory I'm losing my balance on the tight rope Tell me please, tell me please, tell me please If I ever feel better Remind me to spend some good time with you You can give me your number When it's all over I'll let you know Hang on to the good days I can lean on my friends They help me going through hard times But I'm feeding the enemy I'm in league with the foe Blame me for what's happening I can't try, I can't try, I can't try No one knows the hard times I went through If happiness came I miss the call The stormy days ain't over I've tried and lost know I think that I pay the cost Now I've watched all my castles fall They were made of dust, after all Someday all this mess will make me laugh I can't wait, I can't wait, I can't wait If I ever feel better Remind me to spend some good time with you You can give me your number When it's all over I'll let you know If I ever feel better Remind me to spend some good time with you You can give me your number When it's all over I'll let you know It's like somebody took my place I ain't even playing my own game The rules have changed well I didn't know There are things in my life I can't control I feel the chaos around me A thing I don't try to deny I'd better learn to accept that There's a part of my life that will go away Dark is the night, cold is the ground In the circular solitude of my heart As one who strives a hill to climb I am sure I'll come through I don't know how They say an end can be a start Feels like I've been buried yet I'm still alive I'm losing my balance on the tight rope Tell me please, tell me please, tell me please If I ever feel better Remind me to spend some good time with you You can give me your number When it's all over I'll let you know If I ever feel better Remind me to spend some good time with you You can give me your number When it's all over I'll let you know If I ever feel better Remind me to spend some good time with you You can give me your number When it's all over I'll let you know


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