Je me réveille, o miracle, à 8h45 après une bonne nuit de sommeil.
J’ai décidé d’éliminer toute source d’information anxiogène, plus de télé, plus d’infos de 20 heures, de chiffres alarmants et d’interviews débiles à des passants terrorisés. J’élimine Facebook, Youtube, Instagram et Twitter de mon téléphone. Je m’isole au sens propre du terme. J’éloigne la peur autant que possible. Je n’ai même pas écouté l’allocution de Manu qui nous dit qu’on est en état de guerre et qu’il nous faut un petit papier pour sortir de chez nous désormais.
J’écoute les oiseaux qui gazouillent de ma fenêtre. Je veux vivre dans ma bulle, dans mon cocon bien protégé.
Ce matin, je suis au taquet, 30 minutes de Latin Work Out et quelques abdos fessiers plus tard histoire de ressortir de tout çà avec un corps de rêve, je prends un bon bain chaud avec Rebecca Lane en fond sonore.
Puis je me lance dans une vidéo pour expliquer au monde entier comment tu cuisines le meilleur gâteau au chocolat du monde, Jamie Oliver n’a qu’à bien se tenir…
Netflix France met le paquet et diffuse le dernier spectacle de Fary et même la dernière saison d’Outlander, on est bon!
Mais honnêtement, je n’ai pas le temps, j’enchaîne les skypes / zooms / hang outs, débordée. Entre le boulot, les communautés de facilitateurs en déprime, les cours d’impro en visio-conférence, j’ai encore plus de taf qu’avant, dis-donc. Même pas le temps de rejoindre la méditation de 19h par mon ancien groupe MBSR ou la pratique de yin yoga de ma copine à Barcelone.
Tout devient virtuel et on est ensemble. Finalement, c’est pas mal la quarantaine.
En plus, tu sais quoi, pour la première fois de ma vie, je n’ai pas à me demander où je pourrais être, où je pourrais fuir pour me sentir mieux, si l’herbe est plus verte ailleurs, au chaud, au soleil, loin, là-bas. Je n’ai pas le choix. Je suis ici, pour une période indéterminée et paradoxalement cette absence de choix apaise mon cerveau habituellement survolté par l’étendue des possibilités.
Une partie de moi redoute presque la fin de cette quarantaine et la question inévitable du : où aller après ? Décider. Rentrer dans le rang et gagner plein de sous pour assurer un peu ou partir faire le tour du monde avec l’homme de ma vie ? Rester à Barcelone ? Partir ? Pour aller où ?
Mais tout ira bien car d’ici là, j’aurais réglé tous mes traumas. Allez, bonne nuit les petits !
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