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Quarantaine Jour 12

Aujourd’hui, il fait un soleil magnifique et j’entends les oiseaux gazouiller pour l’arrivée du printemps.

Mon père qui ne peut pas rester plus de 5 heures entre quatre murs se porte volontaire pour la sortie supermarché. J’adore. Parce que faire la queue sur le trottoir en attendant que quelqu’un sorte du Casino pour pouvoir rentrer, moi, çà me fait pas vibrer des masses. Même si par les temps qui courent, la sortie appro, c’est un peu comme dans la “Servante écarlate” le seul moment où tu es autorisée à socialiser en dehors de chez toi.

Under his eye.

Il revient avec un petit cubi de rosé et un gin/tonic des familles. On sait jamais, au cas où on choperait la malaria en prime. L’alcoolisme étant quand même LA stratégie française en temps de crise.


En attendant si vous voulez aussi manger des fruits avec votre pinard, voici un lien utile:

Mon père repart ensuite faire le tour du pâté de maisons en courant (mais quelle énergie ces vieux! ) pendant que les journaux nous font les décomptes des morts comme en pleine campagne électorale.


Dans un monde biotechnologique, le bien le plus important devient donc le masque en papier et les entreprises de tous les pays se mettent à frabriquer des respirateurs et autres gels hydroalcooliques.

Il semblerait que les seuls médecins vivants et dignes d’être interviewés soient de blancs messieurs proches de la retraite, les femmes et les rebeus ont disparu du monde sanitaire visiblement. Et certains notent le sexisme même dans le confinement...

Pendant ce temps, j’épluche par plaisir ou masochisme mes cahiers des vingt dernières années. Ceux dans lesquels je planifie ma vie à n’en plus finir à coups de To Do lists ou de brainstorming interminables qui me donnent un semblant de paix mentale et une illusion de contrôle. Ceux dans lesquels je me répands sur la tristesse et l’inquiétude qui sévissent en moi. Ceux dans lesquels j’essaie d’analyser, de comprendre, de tout disséquer au scalpel avec l’espoir que cela m’aidera à me sentir mieux.


Honnêtement, je lis ces pages et ces pages de 1997 à nos jours et çà me tue de voir la quantité de prise de tête dont je suis capable. J’éprouve à la fois de la compassion pour cette jeune femme tourmentée et de l’agacement envers des rangaines cycliques qui ne semblent mener à rien. Je lis des phrases de Juillet 2010 que j’aurais pu écrire hier soir.


J’avance ou je tourne en boucle?


Et je vois tous les efforts faits pour aller mieux, les thérapies diverses et variées, les passages recopiés de livres psychologiques ou de mindfulness, les tips d’entrepreneurs ou les vidéos de The School of life, pour me débarrasser une bonne fois pour toute de cette torture psychologique incessante.

Et je suis moi-même abasourdie par autant de souffrance vaine.

Une citation de Tim Ferriss me fait sourire.

“If you’re driven, an entrepreneur, a type A personality, mood swings are part of your genetic hardwiring. It’s a blessing and a curse.”

Peut-être bien.

Mais à relire tout ça, çà me semble surtout extrêmement épuisant, pour moi comme pour vous.


Je parle avec des exs qui semblent tous attendre un heureux événement dans les prochains mois, ça me fout le cafard et ça m'emmène à me demander si c'est vraiment une bonne chose qu'à 41 ans, je sois en lockdown avec mon père et non avec un partenaire et des enfants présents ou à venir... Bon d'un autre côté, si la prise de tête est héréditaire comme il semble que çà soit le cas, il vaut peut-être mieux éviter çà à une nouvelle génération.


Là, je me dis, Josiane, à ce rythme, tu vas pas tenir 4 semaines. Si tu dois avoir ton juge intérieur en free style, si tu dois déprimer avec les mêmes ruminations que les 20 dernières années, tu ne vas pas sortir de cette histoire en bon état. Une belle vidéo sur ce thème (merci Hugo): https://www.facebook.com/emergences/videos/226439825076190/?comment_id=226819461704893&notif_id=1585383907815010&notif_t=comment_mention

"Les critiques sont un essai de contrôle."


Accepte ce qui est. Ta vie est ce qu'elle est. Point.


Et fais toi un programme strict. Un peu de discipline militaire en ces temps de guerre, après tout, pourquoi pas. Plus que jamais, quand on a un mental envahissant avec des hauts et des bas constants, il semble impératif de se créer une structure pour les semaines à venir. D'autant plus quand le stress latent t'empêche de te concentrer sur quoi que ce soit plus de 10 minutes.


Et puis çà me donnera une activité pour l'aprem.


Allez, bon courage à tous les torturé.e.s et à demain!

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