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Quarantaine Jour 10

“I said to my soul, be still and wait without hope, for hope would be hope for the wrong thing; wait without love, for love would be love of the wrong thing; there is yet faith, but the faith and the love are all in the waiting. Wait without thought, for you are not ready for thought: So the darkness shall be the light, and the stillness the dancing.”

― T.S. Eliot

Après 48 heures de dépression profonde, je me dis que je dois me ressaisir si je veux pas passer au Lorazepam en semaine 3.

Donc je me bouge les fesses et j’écris les blogs des 3 derniers jours. Allez, pour vous faire plaisir au moins !

C’est chouette d’écrire (surtout quand t’es toute seule), tu peux te défouler et déverser tout ce qui est en toi.

Je commence à me connaître un peu maintenant. Le cycle est classique.

Inactivité = Repos, lune de miel, calme et sérénité comme sur la tisane. Pendant 2 jours.

Puis le juge intérieur s'infiltre dans ta tête. Juge intérieur qui soit dit en passant a un petit peu la voix du papounet... « Ta vie est chiante, dit-il, grave chiante. Qu’est-ce qu’on s’emmerde ! Dis-moi, tu as fait quoi de ta vie ? tu veux faire quoi ? tu ne sais même pas ! si au moins tu avais une vraie profession ou un vrai métier, ce serait mieux… Que d'opportunités ratées... Une fille intelligente comme toi à rien foutre, c'est vraiment du gâchis... Comment veux-tu changer de voie à ton âge ? Si tu dois vivre encore 40 ans, ça va être un bon bout de temps à s’emmerder, dis-moi. Et puis quel taf veut de toi ? Tu ne sais pas travailler en équipe, faire des compromis. Donc soit tu passes les 20 prochaines années libre et pauvre, ou riche et morte d’ennui. Ben ouais, c’est comme çà. La cigale et la fourmi. Tu choisis quoi ? La solitude ou l’emmerdement ? Ça tombe bien, en ce moment, t’as les deux ! »


C'est en général à ce moment-là que tu contactes tu sais qui qui est dieu sait où histoire de remonter connement ta self-esteem. Wrong move. Tu le sais d'avance mais tu le fais quand même. Comme d'hab, après un high de 2 heures, te voilà repartie pour un petit low de 8 jours...

En général, le juge intérieur fait hyper bien son boulot et au bout de 4 jours max, je n’ai plus envie de sortir de ma couette. Je suis anesthésiée, paralysée, incapable de la moindre activité.

Et puis, un matin, comme le petit phoenix qui renaît de ses cendres, je me dis que j’en ai marre et je me donne à moi-même le coup de pied au cul nécessaire à l’action (avec bienveillance bien sûr).

Donc hier soir en me couchant, je me promets d’arrêter l’auto-apitoiement débile (bienveillance on a dit), et de relever la tête. Le cycle, on le connait, donc maintenant, on en sort et on fait quelque chose. C’est toujours après ces moments de down que, par rejet et par réaction, me viennent les meilleures idées d’action.

Elodie me dit « Aurélie, tout n’est pas blanc ou noir. Tu peux aussi trouver des moments de qualité d’être dans le confinement. »

Bon, faut pas pousser Mémé dans les orties. C’est pas non plus comme si j’allais faire Vipassana rue Dulaurier non plus.

Pense à la voie du milieu, dit-elle.

Du coup, je me lève (ô miracle !) et je me douche (si, si !) et je vous écris.


Parce qu’au moins ça me donne un but, aussi fragile soit-il.


Et puis je me promets de faire quelque chose de ces prochains jours, je ne sais pas encore quoi.

Quelque chose de plus constructif que les dents de scie d’un ex dans un encéphalogramme plat.

Mais quelque chose.


Promis, juré.

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